Bien manger pour mieux respirer

Une alimentation saine et adaptée aide à lutter contre l’évolution péjorative des maladies respiratoires chroniques

Prendre en compte le contexte

Donner une liste de conseils diététiques ne suffit pas, il faut expliquer et guider les patients. Ils doivent être convaincus de l’intérêt de faire évoluer leur comportement alimentaire. S’ils ne perçoivent ce changement que comme une frustration où s’ils ne peuvent pas le mettre en œuvre, les conseils ne serviront à rien.

• Imaginez que vous soyez habitué à une alimentation à base de féculents et de charcuterie et qu’on vous demande brusquement de passer à « fruits-légumes-volaille ». Y parviendrez-vous ?
• Imaginez vous avec une toute petite retraite et qu’on vous conseille un régime deux fois plus cher. Le respecterez-vous ?

Un régime adapté

La BPCO ne se limite pas au poumon, c’est une maladie généralisée avec un point de départ respiratoire. Elle entraîne un syndrome inflammatoire avec des troubles de certaines sécrétions hormonales (diminution de la testostérone et augmentation des hormones thyroïdiennes) aboutissant à une fonte musculaire. Les patients qui en souffrent ont plutôt tendance à maigrir spontanément qu’à grossir. Or, le statut pondéral joue un rôle important sur le pronostic de la maladie (très péjoratif si l’IMC est inférieur à 21).
Ces patients ont besoin d’aide pour élaborer des repas équilibrés et adaptés, non seulement en terme de nutriments mais aussi en termes de plaisir et de capacité à se procurer ces aliments sans se ruiner ou sans parcourir des kilomètres.

Quelques conseils en bref 

Les conseils concernant l’alimentation de ces patients sont de deux ordres :

1 – Conseils d’ordre général :
• Eviter les aliments à index glycémique élevé et préférer les sucres lents (légumes secs et céréales).
• Préférer les graisses végétales équilibrées en acides gras (huile de colza et d’olive) et les poissons.
• Eviter la viande rouge en trop grande quantité (sans la proscrire).
• Pas un jour sans fruits et légumes, qui apportent les protéines végétales.
• Eviter l’excès de sel.
80% des protéines quotidiennes doivent être apportées au repas de midi.

2 – Conseils plus spécifiques qui visent principalement à :
• limiter les maladies hivernales par l’apport de zinc et vitamine C : kiwis, oranges, poivrons, olives.
• limiter l’impact psycho-social de la maladie et les troubles du sommeil par un apport en acides gras types oméga 3, magnésium et glucides à index glycémique bas.

Orienter son patient vers un programme d’éducation thérapeutique est un bon levier pour qu’il puisse trouver du sens à faire évoluer son alimentation.